Des outils pour ne plus vendre au-dessous du prix


Article rédigé par notre partenaire Desjardins

Comment faire face à la volatilité des prix des produits ou des matières premières? Par la gestion des risques ou opérations de couverture.

CONNAÎTRE SES COÛTS

Faire des transactions au Chicago Mercantile Exchange, c’est le quotidien de Simon Brière, stratège de marché au bureau montréalais de R.J. O’Brien & Associates Canada, firme de courtage qui bénéficie d’une entente de référencement avec Desjardins. D’emblée, le financier rappelle la base des opérations de couverture : connaître ses coûts pour mieux élaborer sa stratégie. « En sachant à partir de quel prix vous faites un profit satisfaisant. C’est important pour ne pas rester un éternel malheureux, soit quand vous vendez et que le prix continue de monter, soit quand vous vendez et que vous auriez espéré en vendre plus à ce prix. »

Si acheter et vendre des positions dans le marché des commodités (acier, diésel, bois d’oeuvre, maïs, soya, etc.) permet de réduire les pertes financières, à l’inverse, est-il possible de s’enrichir avec la bourse ? « Les produits financiers dérivés comme les contrats à terme ne permettent pas que de niveler les hauts et les bas, mais aussi de saisir des occasions d’affaires. On peut aller chercher plus, même une fois payés les services de courtage », assure Simon Brière, qui prend soin de distinguer opérations de couverture et spéculation.

Contrairement au spéculateur enclin à parier sur les cours, l’opérateur de couverture protège simplement sa marge bénéficiaire. D’ailleurs, quelles sont les proportions de spéculateurs sur les marchés ? Simon Brière mentionne qu’un maximum de 20 % de spéculateurs y participe. Ces agents économiques provoquent quelques distorsions de prix, mais ne sont pas assez puissants pour contrecarrer le jeu de l’offre et de la demande découlant de l’économie réelle.

Benoit Marcoux, directeur, Devises et produits dérivés chez Desjardins, souligne d’ailleurs que les marchés des contrats à terme ne sont pas des casinos. « Les entreprises les plus à risques sont bien souvent celles qui ne gèrent pas leurs risques avec des dérivés », aime- t-il rappeler. Les produits dérivés ne sont donc pas utilisés comme des investissements mais plutôt comme des outils au service d’une stratégie de gestion de risques aux objectifs mesurables. L’idée est de ne pas subir passivement les fluctuations de marché, mais d’agir pour maximiser le rendement tout en limitant les risques.

CONNAÎTRE LES PRIX

La connaissance de ses coûts est importante, celle des prix aussi. De nombreuses applications et pages Web permettent de connaître les cours en temps réel. Rappelons que le prix possède trois composantes :

• la valeur de la commodité sur le marché de référence (Chicago) ;

le taux de change ;

• la base ou la valeur locale, un ajustement qui reflète l’offre et la demande pour le

produit à un endroit donné, incluant les frais de transport.

Parce qu’elle est un reflet du marché réel, la base correspond aussi à la proportion du risque qui ne peut pas être couverte avec des produits dérivés.

QUELLE PROPORTION DE SA PRODUCTION DOIT-ON SÉCURISER ?

« Comme dans tout bon portefeuille, un plan de commercialisation devrait répartir les risques, estime Simon Brière. Ce n’est donc pas 0 % ou 100 % de la production. » Chaque entreprise, selon ses possibilités de stockage et son niveau d’expérience, est différente . Certaines veulent des revenus répartis dans l’année, d’autres s’accommodent d’entrées d’argent concentrées sur de courtes périodes. Les entreprises en croissance, endettées ou qui ont de la relève sont plus sensibles à la gestion des risques, car si le prix des produits ou celui des intrants monte, leur profitabilité est en péril.

ENFIN, POURQUOI L’OPÉRATION DE COUVERTURE PARAÎT-ELLE SI COMPLIQUÉE ?

Selon Benoit Marcoux, « connaître les quantités prévues et le prix (ou le taux) auquel on fait une marge satisfaisante, c’est le point de départ ; ensuite, on se fixe un horizon de temps et on a les éléments essentiels pour commencer avec des stratégies simples. Mais la clé pour faire des affaires en toute confiance reste d’avoir le bon accompagnement.» Simon Brière renchérit : « On demande aux agriculteurs de parler des langages comptables, agronomiques, vétérinaires, banquiers et… boursiers en plus ? Il est normal de s’y perdre ! Un bon gestionnaire s’entoure d’experts et un courtier, pour exécuter des transactions boursières ou pour se faire conseiller, en fait certainement partie. »

Rédigé Benoit Marcoux, DIRECTEUR, DEVISES ET PRODUITS DÉRIVÉS ET SOUTIEN AU RÉSEAU PVP FINANCES
DESJARDINS
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